Un grand homme à la buvette
D’accord, la statue de Saint-Vincent-de-Paul au cœur de Saint-Vincent-de-Paul ce n’est pas très original. Mais son histoire l’est un peu plus.
Ils trônent encore de nos jours, perchés sur la balustrade du premier étage de la cour Napoléon du Louvre, ces 86 « Hommes illustres » distingués à la demande de l’empereur Napoléon III et sculptés entre 1853 et 1857 par les artistes les plus reconnus de l’époque. Un drôle de Panthéon dans lequel on reconnaît en vrac Le Nôtre, Lavoisier, Poussin, Ambroise Paré ou Montesquieu, Voltaire ou Saint-Bernard…
Mais, trois quarts de siècle plus tôt, en 1776, le comte d'Angiviller, directeur des Bâtiments du roi, avait passé une commande analogue : les Grands Hommes de la France, ensemble statuaire en marbre destiné à la Grande Galerie du Louvre. Tous les deux ans, quatre nouveaux personnages devaient être produits et exposés. « Notre » Saint-Vincent-de-Paul en fait partie. Il est né sous les coups de ciseau de Jean-Baptiste Stouf, futur membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. En revanche, on ne sait très bien pourquoi ni comment il a finalement atterri au beau milieu de la cour de l’hôpital qui porte son nom en 1814 après un passage par la chapelle de la maternité Cochin.
Saint-Vincent-de-Paul cohabite aujourd’hui paisiblement avec les visiteurs de la cour de l’Oratoire qui sirotent leurs boissons sous son regard bienveillant.