« Je me trouve à la fois dans un monastère, dans une ferme, un verger et un parc » écrit Chateaubriand dans le tome 3 de ses Mémoires. L’écrivain occupe alors (entre 1826 et 1838) une petite bâtisse en retrait de l’avenue Denfert Rochereau, au sein de l’Œuvre des Jeunes filles aveugles de Saint-Vincent-de-Paul. Un peu moins de deux siècles plus tard, le site du projet Saint-Vincent-de-Paul, 3,4 hectares au cœur du 14e arrondissement, constitue toujours avec la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain et de grandes emprises religieuses - le Couvent de la Visitation au Nord et l’Œuvre des Jeunes Filles aveugles au sud - l'un des plus vastes ensembles de jardins privés à Paris. Il voisine avec les grands espaces verts publics des jardins de l'Observatoire et du Luxembourg et du cimetière du Montparnasse.
Derrière sa façade minérale de pierre de taille ou d'enduit ocre clair, sont plantées des espèces végétales typiques : platanes le long de voies, allées bordées de tilleuls caractéristiques des enclos monastiques. Ce patrimoine végétal, parfois séculaire, témoigne du dessin paysager originel du site : côté avenue, un jardin d'agrément composé, de part et d'autre d'une allée centrale formant perspective, de parterres à angles droits ; côté Sud en fond de parcelle, un espace moins dessiné que l'on appelait « Le bois » avec ses cultures vivrières, potagers et vergers.