Premier bilan de l'espace projet
Jules Balmes a été le premier animateur de l'espace projet de Saint-Vincent-de-Paul, de mi-juin, à son ouverture, à fin juillet. Il témoigne de cette expérience au contact du public.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
En juin nous avons reçu une trentaine de visiteurs par jour. Un peu moins en juillet, à cause des vacances. Le public s'est intéressé largement à la dimension patrimoniale du site. Par principe, dans un premier temps, il estimait regrettable de démolir pour reconstruire. Puis, il a été rassuré d’apprendre qu'une majorité des bâtiments serait réinvestie. Plus globalement, les visiteurs ont apprécié l’ensemble des dimensions environnementales du futur quartier Saint-Vincent-de-Paul.
En termes programmatiques, de nombreuses questions ont porté sur la mixité sociale et notamment sur la répartition de l'offre résidentielle entre logements sociaux, intermédiaires et en accession à la propriété. Certaines personnes s’interrogent sur le montant des loyers, sur les prix de vente, ou la date de livraison du quartier. Enfin, le public s'est montré attaché aux Grands Voisins, inquiet de leur devenir et regrettant par avance leur départ à l’été 2020.
Vous avez précédemment animé l’espace d’information de Clichy-Batignolles. Les préoccupations du public étaient-elles dans l’ensemble différentes ?
À Clichy-Batignolles, je recevais beaucoup de riverains du projet, soucieux de son impact sur le quartier. Ils venaient s’informer d’aspects particuliers de l’opération : hauteur et esthétique des immeubles, calendrier des travaux du prolongement de la ligne 14 du métro, avancement et durée des chantiers des différents immeubles… Le stade opérationnel était néanmoins plus avancé qu’à Saint-Vincent-de-Paul aujourd’hui. Ici, l'essentiel des visiteurs des Grands Voisins prolongeaient leur parcours à travers le site par un détour par l'espace projet. Plus par curiosité du devenir de l'ancien hôpital que par préoccupation face à la mutation du quartier. Lorsque le projet sortira de terre, d'autres questionnements viendront certainement.
Comment les visiteurs s’approprient-ils les différents supports d'information de l'espace projet ?
L'échange avec les visiteurs s'est noué fréquemment autour de la grande maquette, qui matérialise le quartier achevé, ainsi que devant la représentation programmatique d’ensemble du quartier, signée Diane Berg. J’ai aussi commenté avec les visiteurs les panneaux dédiés à l'actualité de l'opération. La présentation interactive et le blog sont davantage dédiés à la découverte individuelle du projet.
Que retirez-vous de cette expérience au contact du public ?
J’étais étudiant en architecture lorsque j'ai travaillé, l'année dernière, pour le projet Clichy-Batignolles et, cet été, pour celui de Saint-Vincent-de-Paul. J'ai eu, à ces deux occasions, l'opportunité de comprendre deux projets urbains parisiens importants, dont un de très grande échelle, d’en saisir le jeu d’acteurs. En dialoguant avec le public, j’ai découvert des points de vue sur l’urbanisme différents de ceux de la sphère professionnelle ou de l’enseignement. Cela m’ouvre des perspectives. Tout juste diplômé de l’école d’architecture de Paris-Malaquais, ce sont des connaissances précieuses.