Un point d’étape pour le projet
Une centaine de personnes a assisté, le 5 juin dernier, en mairie du 14e arrondissement, au « point d’étape », souhaité par Carine Petit, la maire du 14e arrondissement, autour des dernières avancées du projet Saint-Vincent-de-Paul.
Parmi les sujets évoqués au cours de la réunion, les chantiers engagés, les consultations d’architectes et d’opérateurs ainsi que les démarches de concertation. Jean-François Danon, directeur général de Paris & Métropole Aménagement, Adeline Chambe, directrice de l’aménagement, et Corinne Martin, directrice de la communication ont dressé un panorama rapide des actualités et des perspectives à moyen terme.
Actuellement, la partie la plus visible du projet est la poursuite des déconstructions. L’aspect final des bâtiments qui occuperont l’espace libéré n’est pas encore connu. Il ne le sera qu’à l’issue d’une série de consultations lancées pour les différents îlots composant le projet. Chacune met en compétition plusieurs groupements d’architectes et de promoteurs immobiliers pour retenir, en définitive, l’équipe portant le projet le plus pertinent en termes de respect des objectifs environnementaux, de qualité architecturale, d’association des futurs résidents et d’équilibre économique. Ainsi, dès septembre prochain, de premières offres seront remises pour les bâtiments Chaufferie, Petit et Lelong, et les lauréats seront désignés en novembre 2019. Pour les lots Pinard, Denfert, Robin et Oratoire, les candidats remettront leur projet en décembre prochain, et les lauréats seront désignés en février 2020.
La mairie de Paris et du 14e arrondissement et l’aménageur ont tenu à ce que chacune de ces procédures s’enrichisse de différents modes de participation citoyenne. Dans le cas de l’îlot Pinard, une annexe citoyenne au cahier des charges de la consultation a été élaborée au cours de quatre ateliers participatifs. Pour les autres îlots, un panel de citoyens sera associé au processus de sélection du lauréat via un avis qui sera, en fonction des modes de consultation, soit transmis au jury soit porté directement au jury par un représentant du panel. La réunion publique a été l’occasion de lancer officiellement l’inscription à cette démarche (un formulaire en ligne est par ailleurs accessible ici).
Au terme de cette séquence de candidature initiale, une trentaine de personnes seront désignées pour participer aux ateliers à partir d’octobre 2019 ou janvier 2020 selon la temporalité des projets. Pour les immeubles de logements sociaux Chaufferie et Petit, un groupement de futurs locataires a été par ailleurs constitué par les bailleurs RIVP et Paris Habitat. Ils participeront aux côtés des concepteurs retenus à l’élaboration des projets.
La réunion s’est poursuivie par un temps d’échanges autour de différents aspects du futur quartier. Les conditions d’accès au quartier ont été précisées, qu’il s’agisse des personnes à mobilité réduite ou des services de secours. Bien que le quartier soit essentiellement piéton, une voie de circulation traitée en « zone de rencontre » limitée à 20km/h permet d’atteindre chacun des bâtiments. Madame Marianne Auffret, adjointe à l’urbanisme et à la santé , a par ailleurs rappelé que la construction des logements doit respecter les dispositions légales relatives à l’accueil des personnes en situation de handicap.
De nombreuses interventions ont porté sur le volet environnemental, caractéristique fondamentale du nouveau quartier. Adeline Chambe a pu confirmer la désimperméabilisation importante du site. Ainsi, outre les 4000 m² de la croisée paysagère centrale, de nombreuses surfaces perméables seront développées sur la périphérie de la voie circulée, dans les cours Oratoires et Robin et en toiture végétalisée. De multiples possibilités seront donc ouvertes tant en matière d’agriculture urbaine innovante, avec des aires dédiées, que de gestion des déchets. À ce sujet, Florentin Letissier, adjoint à l’environnement, a assuré du soutien de la mairie pour toute initiative collective ou individuelle de compostage.
Les caractéristiques des logements ont donné lieu, enfin, à de nombreux questionnements. Carine Petit a réitéré son souhait que « chacun puisse vivre dans cette ville ». Outre la charte anti-spéculative dans le cas de l’accession, une stratégie de maîtrise des prix sera développée sur le socle économique selon le type d’activité afin de s’inscrire dans la continuité des Grands Voisins. Des loyers différenciés seront, par exemple, expérimentés pour les locaux commerciaux situés dans les cours anglaises. Et pourquoi pas, suggère Marianne Auffret, utiliser ce même dispositif comme levier à l’installation d’une maison de santé pluriprofessionnelle ? Il ressort en effet clairement de ce long échange que la seule création de logements ne suffit pas à faire émerger un quartier à vivre. Il faut aussi que des activités diversifiées puissent s’y épanouir. Enfin concernant la mobilité, P&Ma s’est engagé à présenter l’étude à la commission Saint-Vincent-de-Paul du conseil de quartier.